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Submitted by Natacha Thiery
La danseuse étoile Ludmila Tchérina est morte
Le Monde, 22.03.2004
La danseuse, tragédienne, peintre, sculpteur et romancière Ludmila Tchérina s'est éteinte, dimanche 21 mars à Paris, à l'âge de 79 ans.
Surnommée "la plus jeune étoile de l'histoire de la danse", Monika Tchemerzine naquit le 10 octobre 1924 d'un père mathématicien, prince russe exilé à Paris, et d'une Française.
Forgée à la dure école des entrechats et des fouettés dès le plus jeune âge, la future Ludmila se produit sur scène dès l'âge de 10 ans.
Il lui faudra encore patienter cinq années avant d'accéder au statut tout à la fois de danseuse étoile et de chorégraphe des Ballets de Monte-Carlo, en 1939. Elle interprète alors les plus grands rôles du répertoire classique et, pour la première fois, les rôles principaux des Ballets russes de Diaghilev, notamment ceux de Pavlova et Karsavina, du Spectre de la rose ou de Shéhérazade.
Elle n'a pas 18 ans quand elle signe avec Serge Lifar le Romeo et Juliette de Tchaïkovski. Elle vole de succès en succès : d'abord avec Bonaparte, mais aussi en rencontrant son futur partenaire sur les planches comme dans la vie, Edmond Audran.
Le 7e art réclame alors cette femme de passion, aux grands yeux noirs et cheveux de jais. Elle tourne avec Louis Jouvet et Alexandre Korda. D'abord dans Un revenant, puis dans Les Chaussons rouges et dans Les Contes d'Hoffmann, film pour lequel elle obtient en 1950 l'Oscar de la meilleure interprète féminine étrangère.
Pour autant, elle ne quitte pas ses ballerines. Etoile des Ballets de Paris avec Roland Petit, elle danse Les Forains et crée une nouvelle version de La Belle au bois dormant. En 1950, la scène du Metropolitan Opera de New York l'accueille et à la Scala de Milan, en 1954, Toscanini dirige lui-même l'orchestre du ballet pour son interprétation de Giselle.
"UNE GRÂCE D'ANGE, UNE MALICE DE DÉMON"
Elle sera la première danseuse occidentale à se produire au Bolchoï à Moscou et au Théâtre Kirov à Leningrad, non sans avoir attaché à jamais son nom au Martyre de saint Sébastien de D'Annunzio et Debussy en 1957, créé à Paris. Son interprétation de Jeanne au bûcher de Claudel et Honegger en 1970, au Théâtre des Champs-Elysées, restera tout aussi marquante.
A la gloire précoce se joint la tragédie prématurée, lorsque son mari se tue dans un accident de voiture. Pour ne pas sombrer dans la dépression, elle redouble d'activité, se lance dans la peinture. Là encore, les muses lui sourient. Remariée, elle expose dès les années 1960. A Paris, son exposition à l'hôtel de Sully, parrainée par André Malraux, et l'exposition autour de son Dynamogramme, où elle allie peinture et danse, font découvrir sa théorie de l'"art total".
Au théâtre, elle sera Anna Karénine (1975), à la télévision Salomé (1972), la Dame aux camélias (1974) ou encore la Reine de Saba (Grand Prix de la meilleure performance d'une comédienne, Monte-Carlo, 1975).
Ecrivain, elle a publié deux romans aux éditions Albin Michel: L'Amour au miroir (1983) et La Femme à l'envers (1986).
Restait la sculpture : elle sera monumentale pour le Bicentenaire (1989), pour l'Exposition universelle de Séville (1992) et pour Eurotunnel.
"Elle a une grâce d'ange et une malice de démon", déclara un jour un critique, confondu par l'insolente aisance de celle qui, à l'âge de 5 ans, s'élança dans l'allée centrale de Notre-Dame-de-Paris pour danser devant l'autel.
Avec AFP
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